Opération Babeliba, acte1 : Pause café à l'aube, au pied du Viaduc de Millau, en mai sur l'A75. Et dans le ventre de la Grenouille (c'est le nom du camion), Babeliba voyage en classe affaire, serein.
Après le transport de Babeliba sur 300 km à travers le Massif Central dans un somptueux camion vert (à propos, il est à vendre, le camion, pas l'étalon), vinrent nécessairement les complications, le début des em..., une suite inénarrable de tracasseries mais je vais ré-su-mer :
- l'acte 2
Soit l'acheminement de Babeliba du Domaine de Moidas, où il a patienté 10 jours, jusqu'à chez Marc et Claude, à La Chapelle en Lafaye, dans la Loire, où Belle et Fanette, juments d'Auvergne, à portée de naseaux, lui feront une place dès les résultats du dépistage de la métrite contagieuse connus.
- l'acte 3

L'acte 3 se joue le lendemain d'ailleurs, les juments sont saines, l'herbe est verte et haute, la clôture irréprochable, Babeliba n'a plus qu'à distribuer ses gènes...
- l'acte 4

Ce serait pas correct de laisser supposer qu'entre la réalisation de l'acte précédent, et la démonstration du souci de Babeliba et Fanette de participer concrètement à la sauvegarde et à la relance du Cheval d'Auvergne (hier, et devant Mr Blanc-Garin, journaliste de La Montagne), les choses sont allées d'elles-mêmes. Mais se serait un peu long de détailler, entre autres : les 25 m de clôture en dur emportés, la visite du trio dans l'herbe du voisin, les km parcourus, les heures passées au téléphone, les tractations diverses avec les labos, les propriétaires des juments promises à Babeliba, les assurances... et puis les travaux sur le parc devant recevoir le troupeau en estives, les 100 km de route pour revenir le soir assurer la permanence de l'association au moins deux heures par jour, la terre qui tremble à La Chapelle chaque nuit, empêchant Claude de dormir pendant que les trois chevaux s'appliquent à écrabouiller les hectares d'herbe au lieu de les manger, et orchestrent changements de direction, glissades, redressements en catastrophe si près du mince fil de clôture, la tentative de saillie en main pour Belle, que Fanette s'accapare, empêchant Babeliba de l'approcher, puis la décision d'enlever une des deux juments, et finalement les chaleurs de Fanette, et Babeliba qui arrive à ses fins après trois autres jours de cavalcade... et puis les remous associatifs, mon anéantissement à chaque fois que j'accepte de jeter un oeil objectif sur la situation. J'ai laissé beaucoup de gens s'endormir sur l'idée qu'il était normal que j'emploie mon temps à servir les intérêts de tout le monde, et que mon temps était quantité négligeable, puisque je ne le passe pas à faire étalage de ce que je mets en oeuvre au jour le jour. Il y a donc des limites à la discrétion, il aurait fallu que je claironne mieux, plus fort, plus tôt, avec plus de burnes... que je me rengorge, que je m'autocongratule avec ostentation, que j'écrase des arpions, que je pisse dans les coins... que je sois plus prompte à pointer les erreurs des autres que le miennes...que je sois moins grue en somme...mais pfff, ces choses là me fatiguent, les luttes de pouvoir me gonflent, et y prendre part pour ne pas se laisser bouffer les rendraient légitimes, reste donc à savoir ce que je suis prête à sacrifier pour la cause : mon amour-propre, mes principes ... ou plus rien ?
En attendant, l'acte 5 est imminent, il s'agit du "lâcher" de l'étalon au milieu de 8 juments, et sur 20 ha au dessus de la Ferme Equestre de Montcodiol. Ces 8 juments ne sont pas apparentées au reste du cheptel, et c'est un des intérêts de l'opération, chacune représente une souche unique, donc un poulain mâle issu d'un de ces croisements pourrait servir, en théorie, plus de 75% des juments par la suite.
Mais la suite nous dira...
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