Un mois après le lancement de l'Opération Babeliba, je m'accorde un petit instant d'autosatisfaction bien mérité : le bilan intermédiare est tout de même bon, fichtre! Ce vieux grigou a déjà sailli sept juments sur huit!
Il lui reste donc encore un bon mois pour arriver à emballer la huitième, au milieu des narcisses et des gentianes... L'expérience, la détermination, la ruse, la vigueur et ... la douceur aidant (cet étalon d'Auvergne, il a la classe), plus une conjecture hormonale favorable qui devrait arriver à la rescousse, et la Belle finira bien par passer à la casserole... (après le mal qu'on s'est donné pour lui amener ce beau mâle, je lui en voudrais de jouer les bêcheuses).
En attendant, Babeliba a bien compris l'intérêt d'arriver le premier à mon signal (une sorte de cri de bête malade que je hurle à plein poumons de sorte qu'il m'entende même s'il est à l'autre bout des 21 ha, et qui fait fuir les chevreuils et les sangliers, se signer les bergers, et dégringoler les bergeronnettes des branchages).
Je peux ainsi le faire rentrer tranquillement dans le corral où il pourra manger sa ration sans devoir chasser ses compagnes (dans l'intérêt des familles, je tiens à ce qu'il conserve avec elles les relations les plus cordiales possible).
Pendant ce temps là, Belle met en oeuvre divers stratagèmes destinés à m'inciter à lui donner les trois grains d'orge que j'ai au fond de ma poche (ouais alors si je mettrais ma tête entre ces deux arbres et que je prendrais un air piteux... un air de cheval cachectique... un air de cheval très malade...que je t'hypnotiserais...que je me transformerais en pinson pour passer cette pourriture de clôture électrique).
Généralement, ses efforts sont récompensés vu que je finis par lui donner les quelques miettes qu'il reste au fond du seau, lui offrant là une bonne raison d'attendre patiemment la fois suivante. Et ça m'arrange bien, Babeliba mangeant plus tranquillement si les juments ne se carapatent pas toutes à l'autre bout du pré, ce qui arrive fréquemment à cause des mouches qui les poussent à regagner les hauteurs où souffle une petite brise.
La panse une fois remplie, Babeliba rejoint consciencieusement ses juments. S'agirait pas qu'il en manque une!
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